Commentaire sur Jeux d'ados dans les ruines de Rouen en 1947



Recension de mon amie Désirée Boillot

Combien précieux sont les souvenirs d'enfance lorsqu'on se lance dans l'écriture, inépuisable source d'inspiration, mais encore faut-il savoir les romancer comme toi.
Je suis sûre que tu étais le petit garçon intrépide qui est prêt à se jeter à l'eau (au sens propre) pour conquérir à tout prix la ministre du budget. J'ai adoré,
mon cher Jean, ces péripéties qui emmènent le lecteur dans une décharge,
une guimbarde, un rafiot, sur la Seine avec en toile de fond le monde des années 50
déjà aux mains de la pub

J'ai retrouvé dans des petits détails des objets que j'ai connus moi aussi, comme le petit pot de colle blanche qui sentait bon quand on l'étalait. Bref. J'ai pensé au film les Quatre cents coups de François Truffaut en te lisant, mais chez toi, le cocon familial est aimant (même si le père n'est pas commode)
et protecteur. Robert n'est pas meurtri affectivement comme l'est Antoine Doinel, il fait des petits compromis et il est fondamentalement animé d'un esprit de justice.
Il est loyal et courageux et il veut plaire à Marie-Jeanne, d'où son intrépidité à la fin (qui aurait pu lui coûter la vie). Il y a beaucoup de dualité
dans ton roman, tout d'abord le monde concret, en miettes à l'issue de la guerre, et le monde imaginaire des jeunes avec la République et le général président
qui la dirige, deux univers : le plomb (la décharge, le métal, les guimbardes) et l'eau, (la fluidité, le fleuve, la barque); le groupe malveillant, dangereux
des "grands adolescents" (Martin) qui menace le groupe de Robert, les parents de Robert très différents (la mère protectrice, le père assez sévère), etc.

J'ai beaucoup apprécié les dialogues très vifs entre les ados, les disputes, la complexité des relations entre ces jeunes qui cherchent leur direction.
On voit déjà les parcours différents qu'ils vont prendre, on devine bien que Robert et Jean n'iront pas derrière des barreaux mais bâtiront leur vie sur des bases solides.
Et puis il y a toujours l'humour Calbrix, les jeux de mots, le côté Charlie Chaplin qui se moque gentiment de la police...

Bravo de tout coeur,
ton amie Daisy




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