Une poétesse : Yvonne LE MEUR-ROLLET Le
pantoum qui suit me laisse sans voix. J'en ai un souvenir impérissable depuis
que le Président du jury de Poésie le récita durant la remise des Prix de l'Académie
des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon en juin 2002 où Yvonne obtint le
Muguet d'Or avec cinq autres pantoums. On lira le poème "en
remontant" pour bien saisir toute la difficulté de la construction. L'amant
nippon. Un
cerisier dans un jardin, Lorsque le ciel se japonise, Dresse sa torche de satin. Là-haut, la neige s'éternise... Lorsque le ciel se japonise, Dans l'étincelle du matin, Là-haut, la neige s'éternise Au flancs d'un volcan clandestin. Dans l'étincelle du matin, Retombe ma paume indécise. Aux flancs d'un volcan clandestin, J'estampe une douleur exquise... Retombe ma paume indécise, S'émerillonne mon chagrin. J'estampe une douleur exquise, Qui
creuse et mord comme un burin. S'émerillonne mon chagrin... Ma faim de toi toujours s'aiguise, Qui creuse et mord comme un burin, Brasier couvant sous la banquise. Ma faim de toi toujours s'aiguise... Je suis un
amant incertain, Brasier couvant sous la banquise, Un cerisier dans un jardin. ©
Yvonne LE MEUR-ROLLET |